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Le blog d'electric girl

Mon interview de Pierre, leader de PIHPOH

16 Avril 2015, 15:33pm

Publié par electric girl

Je vous retrouve aujourd'hui pour une nouvelle interview faite aujourd'hui du chanteur/compositeur/musicien Pierre, plus connu sous le pseudonyme PIHPOH, à l'occasion de la sortie de son nouvel EP Toi le 20 avril.

 

 

-Le 25 mars dernier, tu as participé à la soirée "We are the lions" au Réservoir. Je n'ai malheureusement pas pu y aller mais je voulais savoir comment cela s'était passé et si les retours du public avait été positif.

Oui, c'était super ! Le plateau était très éclectique puisqu'on était 4 groupes avec des horizons très différents. On avait un peu d'appréhension parce qu'on ouvrait le bal à un concert parisien. Mais ça s'est très bien passé, le public était réceptif et puis la salle est super, c'est un très beau cadre.

 

-Vous y avez joué des titres de votre nouvel EP ?

On a fait 30 minutes de live avec les 3 titres de l'EP et des nouveaux titres du prochain album. On ne joue plus de nos anciennes chansons pour montrer notre changement de cap musical du coup on fait des sets de 30 minutes. Et puis, ça nous permet de tester les titres du prochain album en live et de les améliorer.

-Comment as-tu commencé à faire de la musique ?

Mon père était batteur amateur, il a jouait dans pas mal de groupes (jazz, etc) et il me mettait sur ses genoux quand il jouait donc j'ai toujours baigné dedans. ça m'a peut-être poussé inconsciemment dans le monde musical.

Et puis, vers 12-13 ans, j'ai fait un stage avec le collège dans un magasin indépendant de vinyles hip-hop et j'ai été fasciné par le scratch. Le gérant -DJ Fracas- ne m'a pas mis à la caisse etc mais m'a mis une semaine derrière les platines. ça a été une grosse claque pour moi. J'ai rencontré pleins de groupes, etc. Je suis vraiment tombé dans le hip-hop et le scratch à ce moment-là.

Donc vers l'âge de 13-14 ans, j'ai acheté des platines et je m'entrainais tous les soirs en rentrant.

Malheureusement, j'ai dû revendre mes platines vers 16 ans. Du coup, je me suis concentré sur les textes, la compo. Je n'avais jamais fait ça avant mais ça a été un nouveau déclic. J'avais enregistré mes vinyles sur des cassettes donc je prenais des rythmes de sons existant et ça m'inspirait pour écrire. Je fonctionne toujours comme ça, je pars d'une musique et je compose dessus. Au départ, mes inspirations pour les textes étaient surtout le rap français mais ça allait un peu dans tous les sens. C'est à cette époque que mon surnom PIHPOH est venu. En 2nde, un ami qui faisait de la poésie est revenu avec ce mot sur un papier, un verlan de hip-hop. Et on m'a dit "mais c'est toi PIHPOH" et c'est resté parce que je viens de Belfort et c'est une petite ville donc avec l'effet boule de neige tout le monde a commencé à m'appeler comme ça. J'aime bien ce nom parce que ça intrigue et ça reste facilement en tête.

 

-Quels sont les principaux artistes qui t'ont inspiré au départ et t'ont donné envie de faire de la musique ?

Au départ, ado, c'était surtout des rappeurs français (oxmo puccino dont le dernier album tourne encore en boucle chez moi, Mc Solaar dont le 1er album est un des 1er que j'ai eu, etc), un peu de rap US. Puis, je me suis diversifié en écoutant des grands chanteurs/paroliers français (Brassens, Brel, etc) et d'autres sonorités notamment avec mes voyages pour la musique (Nneka, la Bosa Nova avec mon 1er voyage au Brésil en 2006).

Et puis, il y a eu la rencontre avec mes musiciens actuels qui a entrainé pas mal de changements musicaux. En 2011, on a sorti Pihpoh condriak qui était plus rap/hip-hop. Mais après, avec nos lives en Colombie, en Palestine, en Irak, etc on a évolué. Le groupe s'est vraiment formé en 2012-2013 et on a décidé de reprendre pihpoh condriak avec des instrus différentes. On a pas mal expérimenté et mis du temps à trouver notre style. De là sont nés les 3 titres de l'EP avec plus de guitares, moins de sonorités hip-hop.

Comme je te le disais, je n'arrive pas à écrire sans musique. Sur laisse moi, je parle de la routine et ce thème est venu à l'écoute du petit souffle de la guitare.

Maintenant, la composition est devenu un vrai travail d'équipe, plus recherché. Et je n'ai plus besoin que d'un air ou des 4 accords principaux pour écrire. Puis on enregistre la voix et on peaufine les instrus après.

-T'as déjà fait pas mal de concerts, y compris à l'étranger. Est-ce que ces rencontres avec des auditeurs étrangers, aux horizons et aux réactions diverses, t'ont aussi permis de te diversifier musicalement ?

Oui. Par exemple, on est allé 4 fois au Brésil pour des concerts donc j'ai appris un minimum de portugais, et puis les Brésiliens aiment beaucoup la danse, la bossa nova, etc. On est aussi allé jouer au fin font de l'Irak, dans une ville où il n'y avait jamais eu de concert de hip-hop avant, il y avait même des militaires autours du théâtre. Le public était principalement féminin et était réceptif. Après, je pense que ça nous inspire à long terme, ça reste dans un coin de ma tête et ça revient lors de l'écriture.

 

-Comment fonctionne le groupe ? Tu es le leader ou c'est une démocratie ? La formation est-elle toujours là même ?

Oui, c'est toujours la même formation qui joue avec moi. On était 5 au départ et maintenant on n'est plus que trois car 2 membres du groupe ont décidé de quitter le groupe pour des raisons personnelles.

Je suis le leader du groupe, c'est moi qui donne l'impulsion mais tout le monde à son mot à dire. On aurait pu choisir comme nom "PIHPOH live band" ou "PIHPOH band" mais on était d'accord sur le fait que PIHPOH était mieux. Tout le groupe est à font dans notre projet, on se voit tous les jours ou si on ne se voit pas, on s'appelle. C'est un vrai travail d'équipe.

Et puis, ils sont très doués. Ils ont été dans pas mal de groupes avant (black metal, etc) et ils commencent à faire un projet électro en duo. Ils ont envie de faire pleins de choses mais j'essaye de les recadrer parce que le projet PIHPOH prend beaucoup de notre temps.

-Dans tes textes, tu es plutôt réaliste mais avec une touche d'optimisme, à l'heure où beaucoup de personnes -surtout dans le rap- sont très pessimistes. Est-ce le reflet de ta vision de la vie ?

Je n'écoute pas vraiment de rap actuel et puis le rap est plus large maintenant, il s'est ouvert à d'autres horizons. Je n'ai pas de ligne directrice dans le choix de mes thèmes et dans mon écriture. Mais je n'ai pas envie de plomber les gens avec mes textes et j'essaye de faire des thèmes qui me touchent et de parler à un public large.

Et puis, j'essaye de mettre des messages dissimulés dans mes chansons. Par exemple, dans Mec Branché, il y a une double lecture du texte. On croit au départ que je parle d'un mec branché etc alors qu'en réalité ça parle d'euthanasie. J'essaye de me lancer des petits chalenges comme ça une fois que j'ai le thème du texte. Je veux faire passer des émotions grâce à des images.

 

-Quels sont tes futurs projets ? L'album donc et j'ai vu qu'il y avait quelques concerts prévus mais pas vraiment cet été, c'est pour se concentrer sur l'album ?

On veut faire un album de 10 titres et mettre les 3 titres de l'EP en bonus. On aimerait le sortir en novembre mais on a pris un peu de retard. On a fait 8-9 titres là dont 5 sûrs. Et on teste ça en concert.

Mais on ne va pas faire beaucoup de dates cet été. ça nous permettra de nous concentrer sur l'album mais on aurait préféré faire une 15ène de dates. Mais on a eu des désaccords avec notre entourage musical l'année dernière, on n'avait pas forcement la même vision des choses. Donc on a quelques dates prévues mais pas beaucoup. Certaines se rajouteront peut-être.

 

 

PIHPOH sera en concert prochainement : -24 avril à Lausanne (en 1ère partie de Deluxe)

-26 avril à Bourges

-5 mai à Paris (les trois baudets)

-5 juin à Délémont

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